Peut-on l'éliminer
Dioxyde de soufre

Dioxyde de Soufre (SO2) : causes, normes et dangers pour la santé

Gaz irritant et corrosif, le dioxyde de soufre (SO₂) altère la qualité de l’air, fragilise la santé respiratoire et accélère la corrosion des matériaux. Émis par les volcans mais surtout par la combustion d’énergies fossiles, il nourrit pluies acides et particules fines, avec des effets durables sur les écosystèmes et les villes. Découvrez les normes de référence et les solutions de prévention efficaces, dont la filtration moléculaire, afin de maîtriser le SO₂ de la source jusqu’aux impacts !

Qu’est-ce que le Dioxyde de soufre ?

SO₂ est un gaz incolore à odeur âcre, piquante. Sa molécule associe un atome de soufre à deux atomes d’oxygène. Dans l’air humide, il s’oxyde facilement et génère des sulfates ou de l’acide sulfurique. D’où son rôle prépondérant dans les pluies acides et sa corrosivité vis-à-vis des matériaux.

Sur le plan physico-chimique, le SO₂ est plus lourd que l’air. Il se liquéfie sous pression modérée (ébullition proche de −10 °C), ce qui facilite le stockage industriel.
Très soluble dans l’eau (formation d’acide sulfureux H₂SO₃), il réagit avec les oxydants atmosphériques (radicaux OH, ozone), puis forme des aérosols sulfatés contribuant aux PM₂.₅. Ces caractéristiques expliquent sa réactivité, ses impacts sanitaires et son effet acidifiant sur l’environnement.

 

Quelles sont les sources de dioxyde de soufre (SO2) ?

Sources naturelles

Les éruptions volcaniques constituent la source naturelle majeure. Elles injectent d’importantes quantités de SO₂ dans la troposphère et parfois la stratosphère. On observe aussi des dégagements issus de processus géothermiques et, ponctuellement, de la décomposition de matières organiques soufrées en milieux spécifiques. Ces apports varient dans le temps, selon l’activité volcanique et les conditions météorologiques.

L’industrie

Les procédés industriels génèrent du SO₂ lors de la sulfuration ou du traitement de matières premières : raffinage du pétrole, métallurgie de minerais soufrés (cuivre, zinc), chimie du soufre, fabrication d’acide sulfurique, pâte à papier (procédés au bisulfite). La désulfuration des gaz de combustion a réduit les émissions en Europe, mais des points noirs persistent autour de sites énergétiques et portuaires.Combustion des énergies fossiles
La combustion de charbon, fioul lourd et mazout reste une source industrielle majeure : centrales thermiques, chaleur industrielle, chauffage ancien. Le transport maritime au fuel soufré a longtemps pesé lourd ; les règles IMO (Organisation Maritime Internationale) et les carburants plus pauvres en soufre réduisent désormais cet impact, sans l’effacer totalement.
 

Quels secteurs utilisent le dioxyde de soufre ?

Industrie lourde et chimie

Le SO₂ sert d’intermédiaire de synthèse (notamment pour l’acide sulfurique), d’agent réducteur et d’antioxydant. On l’emploie pour blanchir certaines pâtes cellulosiques ou inerties des installations. Son profil réactif impose un pilotage strict des concentrations et des captations en fin de process de qualité de l’air intérieur.

Agroalimentaire et œnologie

Dans l’alimentaire, le dioxyde de soufre et ses dérivés (sulfites E220–E228) stabilisent et protègent contre l’oxydation microbienne. On les trouve notamment dans les vins, les fruits secs, certaines confitures. Les teneurs sont très encadrées pour limiter les réactions d’hypersensibilité chez les consommateurs. Les chais utilisent également le SO₂ pour désinfecter fûts et équipements, sous protocole sécurisé.

Quels sont les risques liés au dioxyde de soufre ?

Dangers du SO₂ pour la santé

Irritant respiratoire, le SO₂ attaque les muqueuses du nez, de la gorge et des bronches. Une exposition courte peut déclencher toux, larmoiement, gêne respiratoire, oppression.

Chez les asthmatiques et les personnes présentant une BPCO (maladie respiratoire chronique), les bronchospasmes surviennent plus facilement. Des expositions répétées s’associent à une diminution de la fonction pulmonaire et à une majoration des symptômes lors des épisodes de pollution atmosphérique.
Les enfants, les personnes âgées et les sujets atteints de pathologies cardio respiratoires représentent des groupes à risque.

Toxique en cas d’incendie

Le SO₂ n’est pas inflammable. En revanche, il décompose certains matériaux et réagit violemment avec des comburants ou des bases fortes. En cas d’incendie, il libère des vapeurs toxiques et corrosives (oxydes de soufre). Les zones de stockage nécessitent donc ventilation, détection, confinement et procédures d’urgence.

Le SO₂ et la pollution atmosphérique

Dans l’atmosphère, le dioxyde de soufre s’oxyde en sulfates. Il contribue aux pluies acides, responsables d’acidification des milieux et de corrosion accélérée des surfaces. Les épisodes se cumulent parfois avec d’autres polluants (NOx, ozone), ce qui accentue les effets sanitaires.

Impacts sur les écosystèmes

Les dépôts acides modifient la chimie des sols et des eaux. Les forêts subissent défoliation et ralentissement de croissance à cause des pluies acides :

  • Les lacs s’acidifient
  • La biodiversité régresse
  • Les cultures deviennent plus sensibles aux stress abiotiques
  • À long terme, l’équilibre des chaînes trophiques se trouve perturbé

Impact du SO₂ sur les infrastructures

  • Le SO₂ et les sulfates accélèrent la corrosion des métaux, attaquent le béton, ternissent verres et pierres calcaires.
  • L’électronique et les capteurs connaissent des défaillances plus fréquentes en atmosphères corrosives.

Quelles sont les valeurs limites et normes ?

Pour situer clairement les seuils applicables au SO₂, voici les tableaux officiels des normes et seuils du Ministère de l’Écologie et de l’aménagement et de l’OMS :

Normes de qualité d’air (France / EU / OMS) 

DIOXYDE d’AZOTE (NO₂)

Objectif de qualité
50 µg/m³ (FR) en moyenne annuelle
40 µg/m³ (OMS) En moyenne journalière (24h)
Valeurs limites pour la protection de la santé humaine

350 µg/m³ (UE)

en moyenne horaire à ne pas dépasser plus de 24 heures par an
125 µg/m³ (UE) en moyenne journalière à ne pas dépasser plus de 3 jours par an
Niveau critique pour la protection des écosystèmes
20 µg/m³ (UE) en moyenne annuelle et en moyenne sur la période du 1er octobre au 31 mars
Seuil d’information et de recommandation
300 µg/m³ en moyenne horaire
Seuils d'alerte
500 µg/m³ en moyenne horaire pendant 3 heures consécutives

Source : Ministère de l’écologie et de l’aménagement et OMS

Afin de replacer ces valeurs dans une stratégie opérationnelle et comprendre leurs limites, découvrez cette analyse sur l’insuffisance des lois pour lutter contre la pollution de l’air. Nous y relions les chiffres réglementaires aux leviers concrets : baisse des émissions, pilotage de la ventilation et filtration moléculaire efficace.

Valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP)

Les VLEP encadrent l’exposition au SO₂ sur le lieu de travail. Elles servent à évaluer le risque, dimensionner la ventilation et choisir les EPI (Equipements de Protection Individuelle). Deux repères coexistent : la moyenne sur 8 heures (VLEP-8 h) et la valeur court terme sur 15 minutes (VLEP-CT), exprimées en ppm et en mg/m³ (équivalences données ci-dessous). Références officielles : Fiche toxicologique SO₂ – INRS.
 

VLEP - DIOXYDE DE SOUFRE

France (VLEP contraignante - 2019)

 

VLEP 8h - 0,5 ppm
VLEP 8h - 1,3 mg / m3
VLEP CT - 1 ppm
VLEP CT - 2,7mg / m3
Etats-Unis (ACGIH - 2012)
VLEP 8h - 0,25 ppm
VLEP 8h - 0,65 mg / m3
Union Européenne (2017)

VLEP 8h - 0,5 ppm

VLEP 8h - 1,3 mg / m3
VLEP CT - 1 ppm
VLEP CT - 2,7mg / m3

Il est important de retenir qu’il faut respecter les deux horizons d’exposition (8 h et CT - 15mins) dans les zones manipulant ou générant du SO₂. Ainsi que d’adapter : détection, ventilation, filtration moléculaire et EPI pour rester sous les VLEP en toutes circonstances.

Normes pour les solutions de filtration

La norme EN 16798-3 précise les exigences de qualité d’air intérieur pour les bâtiments tertiaires. Côté filtration moléculaire, la norme ISO 10121-3 fixe des méthodes d’essai pour évaluer la performance des filtres à gaz.

Comment prévenir les risques liés au SO2 ?


Filtration moléculaire et ingénierie de l’air

La réduction à la source reste prioritaire : désulfuration, carburants moins soufrés, efficacité énergétique. En complément, la filtration moléculaire protège les occupants et les équipements.

Les solutions média moléculaire type Campure 15 capturent les molécules de SO₂. Le dimensionnement s’appuie sur la concentration en polluants, le débit d’air et l’humidité relative et endigue la contamination moléculaire.

Pour des environnements sensibles (musées, data centers, laboratoires, salles techniques), nous assurons un suivi en continu via des appareils de contrôle tels que AirImage-COR et des plans de maintenance optimisés.

À noter : le premier système de classification des filtres moléculaires en ventilation générale est défini par la norme ISO 10121-3:2022, utile pour spécifier et comparer les performances en conditions réelles.

Équipements de protection individuelle (EPI)

Dans les zones à risque, les équipes doivent utiliser des APR (Appareils de Protection Respiratoire) adaptés comme des cartouches type E ou multi-gaz selon l’analyse, des gants et lunettes étanches ainsi que des vêtements résistants aux agents corrosifs. Tout cela en plus des solutions de traitement de l’air recommandées.

En cas d’incident au SO₂ (détection, odeur piquante, irritation immédiate), appliquez un protocole d’urgence clair, aligné sur les recommandations métier :

  • Évacuer sans délai la zone et sécuriser les accès.
  • Ventiler fortement (extraction / renouvellement) pour faire chuter la concentration.
  • Confiner la zone et poser des barrages pour contenir le panache.
  • Couper la source si l’intervention est sécurisée (procédure et binôme).
  • Repérer et localiser la fuite avec les moyens adaptés (détection, balisage).
  • Rincer / décontaminer les surfaces selon le protocole interne (EPI obligatoires).
  • Signaler clairement les périmètres exposés et interdire l’accès aux non-équipés.
  • Contrôler l’étanchéité des APR et la durée de service des cartouches avant reprise.
  • Tracer l’événement (mesures, temps d’exposition, actions menées).
  • Former et entraîner régulièrement les équipes aux gestes d’urgence et à l’évacuation.


Études de cas : comment lutter contre le dioxyde de soufre ?

Traitement des eaux usées

Dans les réseaux et stations, le SO₂ et le H₂S dégradent l’air ambiant, corrodent les équipements et génèrent des nuisances olfactives. L’approche à adopter combine pré-traitement (captation à la source, dilution, lavage) et filtration moléculaire dimensionnée sur la charge gaz et l’humidité.

Les médias chemisorbants et charbons actifs imprégnés transforment ou retiennent les gaz soufrés : on suit la performance par capteurs (ppm, ΔP, humidité) et remplacements planifiés.

Résultat : réduction mesurable des concentrations, baisse des odeurs, corrosion maîtrisée et coûts de maintenance stabilisés.

Méthode, choix des médias et retours d’exploitation sont détaillés dans cet article sur la filtration moléculaire grâce à nos filtres CamCarb VG.

Maîtriser la corrosion en environnements sensibles

Dans l’électronique et l’optique, le SO₂ accélère la corrosion, altère contacts et circuits et fait grimper les taux de défaillance.

La solution ? Mettre en place une filtration à étages (particulaire + moléculaire) avec médias spécifiés, pilotage du renouvellement d’air, contrôle de l’humidité et monitoring de l’ISA-Class pour maîtriser la corrosion. Ainsi, vous bénéficierez de :

  • Classes corrosives abaissées
  • Stabilité des process
  • MTBF (temps moyen entre pannes) prolongé

Pour les salles blanches électroniques, une étude récente précise les mécanismes d’attaque du SO₂ sur les matériaux et l’intérêt d’une filtration moléculaire adaptée.

Protéger et préserver les oeuvres d’art dans les musées

Le dioxyde de soufre est un motif récurrent de plaintes dans les musées et les sites du patrimoine culturel, car il faut non seulement protéger les personnes des dommages dus à la corrosion mais également les œuvres d'art. 

Chez Camfil, nous avons travaillé avec un grand nombre de ces sites pour éliminer de nombreux contaminants en suspension dans l'air (comme le dioxyde de soufre) afin de garantir la protection et la préservation de ces artefacts. Avec les connaissances combinées des conservateurs et des experts en systèmes de ventilation, vous pouvez sélectionner la meilleure combinaison de filtres pour obtenir un environnement contrôlé.

Statistiques sur le dioxyde de soufre : le saviez-vous ?

  • En France, les concentrations moyennes annuelles en SO₂ atteignent ≈ 2 µg/m³ à proximité d’industries et ≈ 1,7 µg/m³ en fond urbain en 2023. (Source : SDES)
  • Entre 1990 et 2023, les émissions de SO₂ de l’industrie française ont diminué de 93 %. (Source : ATMO)
    Depuis 2000, les concentrations moyennes annuelles de SO₂ à proximité d’industries ont diminué en France de -0,8 µg/m³ par an (2000-2011), puis de -0,2 µg/m³ par an (2011-2023). (Source : SDES)
  • En 2023, le secteur industriel contribue pour 83 % aux émissions françaises de SO₂. (Source : SDES)
  • Les émissions totales de SO₂ en France en 2023 sont estimées autour de 82 000 tonnes (i.e. ~82 kilotonnes) (Source : Statista)