SO₂ est un gaz incolore à odeur âcre, piquante. Sa molécule associe un atome de soufre à deux atomes d’oxygène. Dans l’air humide, il s’oxyde facilement et génère des sulfates ou de l’acide sulfurique. D’où son rôle prépondérant dans les pluies acides et sa corrosivité vis-à-vis des matériaux.
Sur le plan physico-chimique, le SO₂ est plus lourd que l’air. Il se liquéfie sous pression modérée (ébullition proche de −10 °C), ce qui facilite le stockage industriel.
Très soluble dans l’eau (formation d’acide sulfureux H₂SO₃), il réagit avec les oxydants atmosphériques (radicaux OH, ozone), puis forme des aérosols sulfatés contribuant aux PM₂.₅. Ces caractéristiques expliquent sa réactivité, ses impacts sanitaires et son effet acidifiant sur l’environnement.
Le SO₂ sert d’intermédiaire de synthèse (notamment pour l’acide sulfurique), d’agent réducteur et d’antioxydant. On l’emploie pour blanchir certaines pâtes cellulosiques ou inerties des installations. Son profil réactif impose un pilotage strict des concentrations et des captations en fin de process de qualité de l’air intérieur.
Dans l’alimentaire, le dioxyde de soufre et ses dérivés (sulfites E220–E228) stabilisent et protègent contre l’oxydation microbienne. On les trouve notamment dans les vins, les fruits secs, certaines confitures. Les teneurs sont très encadrées pour limiter les réactions d’hypersensibilité chez les consommateurs. Les chais utilisent également le SO₂ pour désinfecter fûts et équipements, sous protocole sécurisé.
Irritant respiratoire, le SO₂ attaque les muqueuses du nez, de la gorge et des bronches. Une exposition courte peut déclencher toux, larmoiement, gêne respiratoire, oppression.
Chez les asthmatiques et les personnes présentant une BPCO (maladie respiratoire chronique), les bronchospasmes surviennent plus facilement. Des expositions répétées s’associent à une diminution de la fonction pulmonaire et à une majoration des symptômes lors des épisodes de pollution atmosphérique.
Les enfants, les personnes âgées et les sujets atteints de pathologies cardio respiratoires représentent des groupes à risque.
Le SO₂ n’est pas inflammable. En revanche, il décompose certains matériaux et réagit violemment avec des comburants ou des bases fortes. En cas d’incendie, il libère des vapeurs toxiques et corrosives (oxydes de soufre). Les zones de stockage nécessitent donc ventilation, détection, confinement et procédures d’urgence.
Les dépôts acides modifient la chimie des sols et des eaux. Les forêts subissent défoliation et ralentissement de croissance à cause des pluies acides :
Pour situer clairement les seuils applicables au SO₂, voici les tableaux officiels des normes et seuils du Ministère de l’Écologie et de l’aménagement et de l’OMS :
DIOXYDE d’AZOTE (NO₂) |
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Objectif de qualité |
50 µg/m³ (FR) | en moyenne annuelle |
| 40 µg/m³ (OMS) | En moyenne journalière (24h) | |
Valeurs limites pour la protection de la santé humaine |
350 µg/m³ (UE) |
en moyenne horaire à ne pas dépasser plus de 24 heures par an |
| 125 µg/m³ (UE) | en moyenne journalière à ne pas dépasser plus de 3 jours par an | |
Niveau critique pour la protection des écosystèmes |
20 µg/m³ (UE) | en moyenne annuelle et en moyenne sur la période du 1er octobre au 31 mars |
Seuil d’information et de recommandation |
300 µg/m³ | en moyenne horaire |
Seuils d'alerte |
500 µg/m³ | en moyenne horaire pendant 3 heures consécutives |
Source : Ministère de l’écologie et de l’aménagement et OMS
Afin de replacer ces valeurs dans une stratégie opérationnelle et comprendre leurs limites, découvrez cette analyse sur l’insuffisance des lois pour lutter contre la pollution de l’air. Nous y relions les chiffres réglementaires aux leviers concrets : baisse des émissions, pilotage de la ventilation et filtration moléculaire efficace.
VLEP - DIOXYDE DE SOUFRE |
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France (VLEP contraignante - 2019)
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VLEP 8h - 0,5 ppm |
| VLEP 8h - 1,3 mg / m3 | |
| VLEP CT - 1 ppm | |
| VLEP CT - 2,7mg / m3 |
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Etats-Unis (ACGIH - 2012) |
VLEP 8h - 0,25 ppm |
| VLEP 8h - 0,65 mg / m3 | |
Union Européenne (2017) |
VLEP 8h - 0,5 ppm VLEP 8h - 1,3 mg / m3 |
Il est important de retenir qu’il faut respecter les deux horizons d’exposition (8 h et CT - 15mins) dans les zones manipulant ou générant du SO₂. Ainsi que d’adapter : détection, ventilation, filtration moléculaire et EPI pour rester sous les VLEP en toutes circonstances.
La norme EN 16798-3 précise les exigences de qualité d’air intérieur pour les bâtiments tertiaires. Côté filtration moléculaire, la norme ISO 10121-3 fixe des méthodes d’essai pour évaluer la performance des filtres à gaz.
La réduction à la source reste prioritaire : désulfuration, carburants moins soufrés, efficacité énergétique. En complément, la filtration moléculaire protège les occupants et les équipements.
Les solutions média moléculaire type Campure 15 capturent les molécules de SO₂. Le dimensionnement s’appuie sur la concentration en polluants, le débit d’air et l’humidité relative et endigue la contamination moléculaire.
Pour des environnements sensibles (musées, data centers, laboratoires, salles techniques), nous assurons un suivi en continu via des appareils de contrôle tels que AirImage-COR et des plans de maintenance optimisés.
À noter : le premier système de classification des filtres moléculaires en ventilation générale est défini par la norme ISO 10121-3:2022, utile pour spécifier et comparer les performances en conditions réelles.
Dans les zones à risque, les équipes doivent utiliser des APR (Appareils de Protection Respiratoire) adaptés comme des cartouches type E ou multi-gaz selon l’analyse, des gants et lunettes étanches ainsi que des vêtements résistants aux agents corrosifs. Tout cela en plus des solutions de traitement de l’air recommandées.
En cas d’incident au SO₂ (détection, odeur piquante, irritation immédiate), appliquez un protocole d’urgence clair, aligné sur les recommandations métier :
Dans les réseaux et stations, le SO₂ et le H₂S dégradent l’air ambiant, corrodent les équipements et génèrent des nuisances olfactives. L’approche à adopter combine pré-traitement (captation à la source, dilution, lavage) et filtration moléculaire dimensionnée sur la charge gaz et l’humidité.
Les médias chemisorbants et charbons actifs imprégnés transforment ou retiennent les gaz soufrés : on suit la performance par capteurs (ppm, ΔP, humidité) et remplacements planifiés.
Résultat : réduction mesurable des concentrations, baisse des odeurs, corrosion maîtrisée et coûts de maintenance stabilisés.
Méthode, choix des médias et retours d’exploitation sont détaillés dans cet article sur la filtration moléculaire grâce à nos filtres CamCarb VG.
Dans l’électronique et l’optique, le SO₂ accélère la corrosion, altère contacts et circuits et fait grimper les taux de défaillance.
La solution ? Mettre en place une filtration à étages (particulaire + moléculaire) avec médias spécifiés, pilotage du renouvellement d’air, contrôle de l’humidité et monitoring de l’ISA-Class pour maîtriser la corrosion. Ainsi, vous bénéficierez de :
Pour les salles blanches électroniques, une étude récente précise les mécanismes d’attaque du SO₂ sur les matériaux et l’intérêt d’une filtration moléculaire adaptée.
Le dioxyde de soufre est un motif récurrent de plaintes dans les musées et les sites du patrimoine culturel, car il faut non seulement protéger les personnes des dommages dus à la corrosion mais également les œuvres d'art.
Chez Camfil, nous avons travaillé avec un grand nombre de ces sites pour éliminer de nombreux contaminants en suspension dans l'air (comme le dioxyde de soufre) afin de garantir la protection et la préservation de ces artefacts. Avec les connaissances combinées des conservateurs et des experts en systèmes de ventilation, vous pouvez sélectionner la meilleure combinaison de filtres pour obtenir un environnement contrôlé.